Pense-t-on jamais seul?

Publié le par Jean-Philippe ALQUIER

Quelques Colombiens pensent que je serais le prête-nom d'un tel ou d'un autre. Quand on connaît mon caractère imprévisible et impertinent, on ne peut qu'hausser les épaules et en éclater de rire! Je vous livre cependant la réflexion malicieuse que je me suis faite: entrevoir la possibilité pour un autre, est-ce l'envisager aussi pour soi-même, comme commanditaire ou exécutant? Se poser la question du véritable auteur d'un discours lors d'une réunion publique, peut vous permettre d'en tromper l'ennui.

Suis-je pour autant "un pur esprit"? Les pensées de tous ceux qui m'accordent un peu de leur temps me nourrissent, et en particulier lorsque nous ne sommes pas complètement d'accord. Certains y voient de la collusion, de la "collaboration de classe", voire même du "débauchage". J'avoue prendre un malin plaisir à tester ainsi la solidité de mes arguments en les confrontant à des point de vue différents. J'invite mes censeurs à goûter à ce plaisir, la guerre froide est finie. Un bon joueur d'échec sait prévoir les coups de son adversaire. Cet apprentissage implique d'accepter de jouer autrement que contre soi-même ou uniquement avec ses partenaires de club.

Je me méfie particulièrement de ces grands-maîtres auto-proclamés qui dissimulent leur subjectivité à grand renfort de statistiques et de théorie précipitée, vous prédisent des résultats électoraux. Je vous invite à inverser leurs prédictions, vous pourrez prétendre à autant de pertinence... Si ce n'est plus!

Il n'en reste pas moins vrai que ma pensée continue à se nourrir de mes lectures, des cours de mes professeurs, de mes rencontres... Je ne prétends pas détenir la vérité mais dire « ma » vérité. Si j'exerce une influence constructive chez tel ou telle: je suis comblé.

Publié dans Colombes.pense

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